- Sortie du numérique - Vraiment possible ? Vraiment souhaitable ?
En termes de critiques / apports
p.30 Concernant un développement "durable" du numérique : Pour tous les acteurs de la green tech il serait superflu et même dangereux que la masse des consommateurs se pose la question du nécessaire pour mener une vie bonne, de la finalité des objet électroniques[...]. Au diable la philosophie, il s'agit simplement d'avoir moins d'impact, de faire travailler les industriels (et les consommateurs eux-mêmes) à des alternatives plus vertes.
p.50 Concernant l'approche inclusive au numérique, prenant l'exemple de Super Demain:On ne s'y interroge pas sur ce qu'il faudrait changer pour être moins dépossédés de nos conditions d'existence, on fait juste en sorte que "les promesses du numérique soient partagées collectivement.
p.57 Sur la possibilité d'un Internet libre, décentralisé et repris en main par les "citoyens" Les technologies numériques ne sont pas réappropriables, car elles sont le fruit d'une société de masse, d'experts, constituée de rapports de domination et d'exploitation, d'infrastructures complexes et gigantesques dont les citoyens ne peuvent qu'être dépossédés : on ne mettra pas des centrales nucléaires en autogestion, de même qu'on n'impliquera pas les citoyens de manière "participative" dans l'exploitation d'une mine au Congo, ou qu'on ne produira pas de manière "écologique" des claviers en plastique, des puces en silicium, des écrans de verre, des milliers de kilomètres de câbles sous-marins. & p.62 L'enjeu de l'accès au code source libre est devenu tellement important pour les entreprises que même les Etats les plus autoritaires ont renoncé à toute velléité d'en bloquer l'accès : quand des textes d'opposants politiques ont été diffusés sur Git Hub, la Chine n'en a bloqué l'accès que deux jours
p.102 sur la régulation politique Ceux qui font appel à la régulation d'Etat sont donc, au choix, mal intentionnés, gravement naîfs, ou les deux à la fois.[...]Même si le plus radical des technocritiques remportait les élections présidentielles[...] il est beaucoup plus probable [...] que des campagnes de communication du Ministère de la Santé ou de l'Environnement verront le jour pour nous encourager à modérer nos usages. Tandis que tout dans la société - l'école, l'entreprise, la publicité, l'administration, nos amis- continuera de nous y pousser.
En termes de positionnement global
p.110 Les T.I.C [...]font système, elles deviennent un cadre de vie, elles changent par là nos manières d'être au monde. [...]Or cette société qui les crée et qu'elles contribuent à créer, par leur production en masse et leur généralisation, c'est celle de l'immédiateté, de la volonté de puissance, de l'énergie prétendument illimitée, de la séparation physique, etc....
p.119 Les alternuméristes cherchent moins à s'opposer qu'à adapter leur servitude connectée.
p.121 Malgré toutes les bonnes intentions, régler de manière parcellisée et spécialisée les difficultés est illusoire devant la puissance d'un tel système, dont on ne contrôle rien si on ne contrôle pas tout. Ce décalage entre la réalité des faits et la compréhension qu'on peut en avoir devrait nous être insupportable, puisqu'il signifie notre obsolescence en tant qu'êtres simplement humains. & p.124 La seule solution est une désescalade technologique, avec des techniques simples et conviviales, ce que, par essence, le numérique ne peut pas être.